Author Archive for



22
Déc
08

Quand vous lirez ce livre…

sallyRoman de Sally Nicholls aux éditions Pocket jeunesse. 2008

Sam a onze ans et il a décidé d’entreprendre l’écriture d’un livre, son livre. Sam est leucémique.

Voici résumée cette histoire magnifique de Sally Nicholls, qui invite le lecteur a partager la vie d’un jeune homme comme les autres, si ce n’est qu’il est malade et que cette leucémie bouscule tout : le rapport aux autres, les rêves d’enfants, la réflexion sur la vie…et la mort. La mort , elle est bien sûr omniprésente dans ce roman puisqu’il permet de s’affranchir de bien des tabous sur  » la camarde » et ce n’est pas là le seul mérite de ce roman inhabituel. Quand parle-t-on de la mort dans notre société, quand répondons-nous aux questions des enfants sur cet après, sur ces instants où la vie quitte le corps ? Pas de réponses à attendre à la lecture du roman, mais une invitation à prendre le temps de réflechir sur la mort (la sienne et celle des autres inéluctables) et par conséquent sur la vie. Parce qu’avant tout, ce roman est un formidable ode à la vie. L’imminence de la mort doit-elle interdire de se lancer des défis, de réaliser ses rêves ? Sam et Félix ne s’interdisent aucun rêves, pressés par la mort, ils brûlent de désir de vivre et le récit de leur histoire est tout simplement bouleversant.

Sam le petit leucémique reste encore longtemps dans notre cœur une fois la dernière page tournée et c’est là tout le talent d’une jeune auteur qui a su trouver les mots pour raconter une histoire pourtant si douloureuse dont l’issue ne fait aucun doute.

10
Déc
08

Rouge métro

Roman de Claudine Galea paru aux éditions du Rouergue, collection DoAdo

galeametro

noir, 2007

Un roman noir, très noir sur le thème de l’exclusion. Qui n’a jamais connu cette situation : être confronté au regard, aux mots d’un exclu, sdf ou autre, dont la présence soudain provoque un réel émoi ?

Cerise, jeune ado à la sensibilité exacerbée côtoie à plusieurs reprise le même homme dans le métro, elle le surnomme « zyeux verts ».  Plus que d’autres, elle ressent ce que peut éprouver cet homme qui souffre dans sa chair et tout  son être sa condition d’exclu. Obligé de mendier quelques euros chaque jour dans ce métro rendu étouffant par l’été, il ne supporte plus ni sa déchéance, ni le regard et la présence des autres, ceux qui continuent à vivre sans lui prêter attention. Jusqu’au drame…

Un livre dérangeant, qui oblige à se remettre en question mais qui est aussi parfois un peu agaçant par l’insistance de l’auteur sur le ressenti du personnage principal. A force de vouloir faire partager les émois de Cerise, le livre traîne un peu en longueur alors que l’on aimerait savoir enfin ce qu’il va advenir de Cerise et de « zyeux verts ». Mais les questions sont là sur notre société qui fabrique ces exclus et sur la si difficile cohabitation entre les intégrés et les « oubliés » qu’on finit par ne plus voir…ou ne plus vouloir voir. Un livre qui ne peut que susciter le débat avec des élèves assez âgés pour être capable d’encaisser le récit et ne pas être désarçonnés par le style et la narration de Claudine Galea.

31
Juil
08

Alors partir ?

Roman de Julia Billet aux éditions du Seuil (Karactères). 2008

Dans cette communauté, les caravanes occupent le même emplacement, coincées entre rocades et voies rapides, les gitans qui vivent là dans l’indifférence générale ont abandonné la route. Certains des enfants sont scolarisés comme jaime, un lycéen passionné de littérature qui s’apprête à passer le bac. Tous les soirs il fait la lecture à la vieille Yaya des textes qu’il a découvert et qu’il aime passionnément. Mais vient une lettre de la mairie qui annonce l’expulsion de la communauté…Faudra-t-il partir ? Reprendre la route ? Les gitans le savent bien, on ne les tolère que difficilement autour des villes et la haine n’est jamais loin, prête à ressurgir :est-ce ce souvenir qui enferme la vieille Yaya dans le mutisme depuis l’avis d’expulsion ? Son secret, elle doit le transmettre pour que survive son peuple.

Excellent roman qui pose la question de la liberté dans des sociétés de plus en plus corsetées où l’on doit être inscrit, fichés pour exister et avoir des droits. Mal aimés, rejetés à la périphérie, le gitans ont troqué la roulotte et le cheval pour des caravanes et des voitures parce qu’ils sont des « gens du voyage » mais tout est fait pour qu’ils quittent la route et s’intègrent : à quel prix ? Comment concilier culture de la route et intégration ? Quelle place pour ces communautés tziganes, roms ou gitanes dans notre société ? Sur les chemins tortueux de la mémoire de la vieille Yaya, on relit le passé dramatique des roms, en écoutant la sagesse des anciens qui tempère la fougue de la jeunesse, l’auteur nous fait partager les craintes et les interrogations du peuple de la route qui ballotte entre deux tentations : s’intégrer ou défendre farouchement ce désir vital de liberté tout en sachant que la haine est tapie là, prête à resurgir.

Un récit très bien construit, un texte très bien écrit, des personnages forts et attachants, ce roman est un plaisir en même temps qu’une invitation à s’interroger sur le devenir des gitans et le regard posé sur eux. Un roman très riche à exploiter avec des jeunes.

31
Juil
08

L’enfant de Guernica

Roman de Guy JIMENES aux éditions Oskar publié en avril 2007.

Isaura est une jeune étudiante en archéologie. Préoccupée comme beaucoup d’espagnols de sa génération par le silence entourant la Guerre civile qui a si fortement marquée l’histoire de son pays , elle se décide à participer à un chantier d’exhumation de corps de suppliciés fusillés par les franquistes. Si Isaura est aussi motivée pour comprendre ce passé, c’est qu’elle ignore tout de celui de son père. Qui était-il pendant la Guerre civile ? Comment a-t-il vécu les heures sombres du franquisme ? En exhortant son père à parler, c’est tout une histoire intimement mêlée aux événements à jamais fixés par Picasso dans son tableau Guernica qui vont se révéler.

Deux histoires successives dans ce roman, celle d’Emilio, jeune paysan présent sur le marché de Guernica avec sa famille le jour funeste du bombardement d’avril 1936 puis celle d’Isaura, qui cherche à exhumer le passé de son père dont elle ne sait rien. Un fil rouge tout au long de l’histoire : le célèbre tableau de Picasso, son élaboration et sa réception par le public et les protagonistes dont on sent qu’ils y sont intimement liés.

L’idée est excellente de bâtir une histoire autour du Guernica de Picasso à la fois pour en donner une lecture et en découvrir la genèse puis pour illustrer toute la complexité du la Guerre civile espagnole et les traumatisme qu’elle a provoqué dans les familles. Néanmoins, si la trame romanesque tient la route, j’ai été assez peu séduit par l’écriture. Cela manque de souffle et si ce n’était l’histoire en elle-même, je trouve que le romancier peine à « embarquer » le lecteur. La faute peut-être à des dialogues parfois un peu plat, à des personnages finalement assez peu « charnels ». A ce titre, je trouve la première partie assez frustrante. En tant que lecteur, on n’est pas à Guernica ce funeste jour d’avril, on ne ressent pas tout l’effroi du bombardement alors que les mots sont là, les personnages aussi ainsi que la progression dramatique mais il manque ce je ne sais quoi qui fait basculer la lecture : une question de style certainement !

25
Juil
08

La mémoire trouée

Roman d’Élisabeth COMBRES aux éditions Gallimard Jeunesse (Scripto). 2007

Avril 1994, Rwanda, Emma comme nombre d’enfants est victime de la folie génocidaire qui s’est emparée des Hutus. Parce qu’elle sont Tutsi, Emma et sa mère sont prises à partie par des hommes avides de sang, mais si la jeune fille parvient à se cacher, sa mère est lacérée de coups de machettes. Emma, malgré l’horreur de ce qu’elle vient de vivre et pour tenir sa promesse de survivre, marche et se cache jusqu’à être recueillie par une vieille femme…Hutu.

Sur un sujet très délicat à traiter en littérature jeunesse, l’auteur – grâce à une écriture tout en retenue – parvient accompagner le lecteur dans les collines verdoyantes du Rwanda au temps de la reconstruction et de l’après-génocide. Emma est une survivante, mais le traumatisme est immense et la peur toujours présente. Le destin de cette orpheline qui laisse imaginer ce qu’a pu être le quotidien de milliers d’enfants rwandais ne peut laisser insensible sans que ce ne soit pourtant par la pitié et l’atermoiement qu’E. Combres ne sache le rendre lisible. Emma parle, Emma pense, Emma dit ce qu’elle ressent et nous sommes là, à côtés, à souffrir , espérer et croire encore à la possibilité de revivre après l’indicible. Par des phrases courtes, un vocabulaire simple mais soigneusement choisi, par une succession de chapitres courts qui donnent beaucoup de vivacité au récit, l’auteur sait nous entraîner dans le lent travail de reconstruction d’Emma qui plus que tout – et peut-être parce qu’elle a échappé à l’anéantissement – porte ce prodigieux désir de vivre. Comment vivre au côté des anciens bourreaux ? Comment continuer à vivre avec des images de mort omniprésentes ? Le chemin vers une certaine paix est semé d’épreuves qu’E. Combres sait mettre en mots et qu’elle parvient à dépasser pour susciter l’envie d’en savoir plus sur ce monstrueux génocide si récent et pourtant certainement inconnu pour nombre d’adolescents de 2008.

03
Mar
08

Balle perdue

51goytpvzal_aa240_.jpgRoman de Mouloud Akkouche aux éditions du Seuil ( Karactère(s))

Je devrais peut- être relire ce livre pour le juger plus sereinement. Je n’ai pas apprécié l’écriture de M. Akkouche que j’ai trouvé sans relief, agrémentée bien sûr des inévitables écarts de langage que l’on s’attend à lire dans un roman qui se déroule dans une cité mais même là, ça sonne faux. On dirait pour un acteur que c’est sur joué. Les personnages ne me semblent pas suffisamment « habités » (sauf Rocheteau) pour être crédibles et de leurs rencontres ne jaillit aucune émotion. Un roman – contrairement au titre de la collection – sans caractère… A dire vrai, il m’a tellement peu captivé que je ne vois rien d’autre à en dire, mais je passe peut-être à côté d’un bon titre !

26
Fév
08

Un endroit pour vivre

blondel.jpgRoman de Jean-Philippe Blondel aux éditions Actes Sud Junior (D’une seule voix). 2007

C’est un lycée ordinaire dans lequel se côtoient adultes et jeunes. C’est dans ce lieu qu’ils passent le plus clair de leur temps : c’est un lieu de vie. Peut-on vraiment dire cela se demande le narrateur quand le nouveau proviseur impose sons autorité à coup d’interdictions ? Mais il y aura le sermon de trop, les injustices qui poussent à la révolte et le narrateur – un garçon pourtant calme et réservé – va s’y opposer à sa manière : c’est avec un caméscope qu’il va raconter le lycée et ceux qui y vivent, et cela ne sera pas sans conséquences…

Une collection que je ne connaissais pas (D’une seule voix) qui prend le parti de privilégier les textes à mettre en bouche, à dire à haute voix, à se transmettre. Pour ce faire, l’écriture est volontairement en gros caractères pour en faciliter la lecture oralisée, et cela tombe bien parce que c’est aussi un livre dont l’écriture a du caractère. Très vite, le lecteur est embarqué dans l’histoire vue par le regard du narrateur. Il est le témoin de la vie dans l’établissement et tout en se cachant derrière son caméscope, il va nous révéler la « vraie vie » du lycée, mais aussi se révéler à lui-même et aux autres. Timide, réservé, il devient tout autre dès lors qu’il voit le lycée par le prisme de sa caméra. Les élèves que filme le narrateur ne sont pas ceux que le proviseur voudrait donner à voir : des déviants plus attirés par les roucoulades amoureuses que le travail, des rétifs qu’il faut mater. Chaque geste capturé, chaque attitude mise en image par le narrateur dégage du sens, provoque de l’émotion, suscite le respect pour ces jeunes qui passent dans ces murs la majeure partie de leur journée. Il aime ces personnages qui vont nourrir son film. Ils ne sont pas les acteurs de ce court métrage, ils sont les élèves de ce lycée qui résistent à la brutalité d’un règlement pour vivre leur jeunesse avec toute leur énergie vitale. Une énergie qui parcoure le texte très bien écrit de Jean-Philippe Blondel et qui séduit le lecteur et l’emporte dans la fougue d’un court récit plein d’allant. En tournant ses images, le narrateur est porté par l’émotion, la même qui gagne le lecteur au fur et à mesure qu’il tourne les pages. Un texte séduisant, une langue originale qui devrait captiver les lycéennes et lycéens qui accepteront de visionner les rush de cette vidéo de papier.

23
Fév
08

Léna et la vraie vie

lena.jpgRoman de Yaël Hassan aux éditions Seuil (collection Karactère(s)) 2007

Léna vit dans une famille aisée. Elle ne manque de rien..si ce n’est d’amour et d’attention, mais ses parents sont trop occupés. Avec sa mère, les relations sont devenues impossible, Léna ne le supporte plus, elle demande à quitter la maison pour poursuivre ses études en internat. C’est la découverte d’un nouvel univers pour Léna qui manque de confiance en elle. Jeune fille réservée et timide, elle appréhende le premier jour. L’accueil est excellent  par la responsable de l’internat, elle découvre son internat (de luxe) et sa camarade de chambre. Le contact semble passer dès le début avec cette Marine qui semble prête à tout partager avec Léna…mais son vrai visage ne tardera pas à se révéler et Léna devra affronter bien des tourments dans son internat. Heureusement qu’elle a son journal intime pour se confier et le regard attentionné d’un garçon qui ne la laisse pas insensible. Avec la découverte de l’internat, Léna s’ouvre à la vie…

L’idée de l’internat n’est pas originale, la narration encore moins. Beaucoup de clichés, des situations convenues, des dialogues qui sonnent creux : on s’ennuie un peu à la lecture de ce modeste roman de Yaël Hassan. L’écriture est sans relief, le personnage de Léna est assez attachant et pourtant on a du mal à éprouver beaucoup d’émotion au récit de ses aventures d’internat. J’ai le sentiment que l’auteur n’a pas su trouver le ton juste pour un roman destiné à des  lecteurs plus âgés. Les découvertes de Léna ne sont pas inintéressantes  : la jalousie, l’amitié, l’amour et puis surtout apprendre à se dépasser pour s’affirmer. Autant de sentiments qui accrochent les  ados en construction. Il n’en reste pas moins que pour moi  c’est un peu « gnan-gnan » et la fin est à l’image du roman : terne et sans saveur.

21
Fév
08

16-1=14

Roman d’Evelyne Wilwerth aux éditions Mijade, 2007.

Seize élèves d’une classe de lycée en Belgique, gagnent un voyage à Montréal après avoir participé à un concours littéraire organisé par les éditions Médor-ça-Mord…Dès le lendemain, Airelle, l’une des jeunes filles du groupe ne se présente  pas  au petit-déjeuner : tout semble indiquer qu’elle a fugué. Guillaumin, son meilleur ami, se lance à sa recherche.

Rares sont les livres qui m’agacent, celui-ci y est particulièrement bien parvenu. L’histoire est abracadabrante, trop d’éléments entachent la crédibilité de ce roman. La réaction des enseignants en premier lieu qui me semble totalement irréaliste : alors qu’ils sont confrontés à une disparition, pas d’angoisse, pas d’appel à la police, le séjour se poursuit. Régulièrement, les profs se rencontreront pour des réunions afin de faire le bilan : à chaque fois, leurs dialogues sont incroyables, on frise le ridicule ou alors se sont des champions de la décontraction et comme la fin leur donnera raison…Néanmoins on peut sérieusement douter de la capacité d’enseignants en responsabilité à relativiser à ce point alors qu’ils encadrent des élèves. Tout est du même ordre au fil du roman, ils quittent le groupe individuellement, vont se boire un pot, laissent un élève à l’auberge seul, n’accompagnent pas Tom qui doit se rendre seul à la Police pour faire une déposition. Ce même Tom qui quitte l’auberge une première fois pour se hisser sur une grue (en plein hiver canadien), l’escalade, se porte jusqu’à la flèche avec des idées suicidaires et est invité à faire le poirier au sommet de la grue par la directrice à peine déstabilisée, pour éviter qu’il ne passe à l’acte. A son retour au sol, tout est oublié, il rejoint le groupe…qui poursuit ses activités alors que Guillaumin est à son tour parti – seul – à la recherche d’Airelle. Sans prévenir la police, les profs attendent les infos transmises par Guillaumin sans savoir où il se trouve… Des exemples tels que ceux-là on en trouve des dizaine : personnellement je n’ai pas pu supporter.

Pour ce qui est de l’écriture, pas plus de satisfactions, des phases hachées ponctuées d’insupportables points d’exclamation et d’interrogation qui inondent les pages et sont sensés donner chair aux doutes des personnages ou nous faire ressentir leurs émotions….en vain ! Les paragraphes se succèdent sans être vraiment liés; On saute souvent d’un personnage à un autre dans un fouillis échevelé, la seule structure est la succession des jours et l’on se prend à espérer que la fin du séjour est proche tant la lecture est pénible et sans saveur. Seuls instants d’émotions en lisant quelques pages : celles où la classe rencontre une écrivaine (même si le contact en si peu de temps est surréaliste mais les mots sonnent justes), celles enfin qui constituent le journal intime d’Airelle. Là, on a le sentiment d’être dans les doutes, les peurs, les atermoiements propres à la période d’adolescence surtout qu’Airelle est confrontée à un cataclysme et c’est fort bien dit…dommage que tout le reste du roman soit à ce point décevant. Un bien mauvais moment de lecture, mais je serais curieux d’avoir l’avis de lecteurs ados !

10
Fév
08

La route de midland

cathrine3.jpgRoman d’Arnaud Cathrine aux éditions Verticales, 2001

Sur la route de Midland, on accompagne Will qui vient de reconnaître à la morgue le corps sans vie de son frère. Il décide de l’emmener dans un van réfrigéré pour le protéger de la chaleur ambiante dans ce coin désolé des Etats-unis. Que faire de ce corps qui ravive chez Will les traumatismes de son enfance ? Pour le moment, Will s’arrête au Salt Café, prend une chambre et, unique résident du motel, apprend à connaître Zach, le vieux mécanicien noir, Singer, l’adolescent orphelin et Amy, la gérante qui l’a recueilli. Will ne quittera pas le Salt Café jusqu’au dénouement, les chemins de chacun des personnages étant amenés à se croiser inéluctablement.

Dans les yeux secs, A. Cathrine laissait entrevoir les tourments d’un univers où les démons de l’enfance sont très présents. Sur la route de Midland, ces démons s’emparent de chaque page et entraînent le lecteur dans un éprouvant séjour au Texas avec ces personnages tourmentés, fracassés par la vie dont rien de leur peurs, ni de leurs drames ne nous est caché. De la crudité parfois, des scènes insoutenables, mais un récit qui sonne juste, une narration pleine de vivacité ponctuée de phrases courtes qui guident le lecteur vers le dénouement sans lui laisser le temps de respirer. J’ai aimé ce récit polyphonique où les voix de chacun des personnages se succèdent dans un tourbillon d’émotions et de drames intimes qui tout en révélant les personnages dans leur noirceur, nous les rend proches. Ils sont complexes les personnages de Cathrine, ils sont profondément humains, marqués par leur histoire personnelle qui conditionne la relation à l’autre : un roman dur, étouffant comme la chaleur texane mais terriblement efficace.




juillet 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293031