Archive pour 2 novembre 2012

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Murder party

ImageRoman d’Agnès Laroche aux éditions Rageot (Heure noire). 2010

Dans cette collection de polars, le roman d’ A. Laroche n’est pas un chef d’œuvre de suspens, mais il se lit avec plaisir surtout grâce à la bonne dose d’humour qui égaye le livre. Cette histoire d’amour naissante entre Max, le personnage principal, et Marguerite, la jeune handicapée, ne manque pas de sel…tout au moins jusqu’au 3/4 de l’histoire. Max va fêter prochainement son anniversaire et il a obtenu de ses parents le droit d’inviter ses amis et…. une fille. Voilà qui est inédit pour les parents et surtout qui oblige Max à agir puisqu’il doit maintenant obtenir l’accord de la fameuse Marguerite qu’il n’ose aborder depuis la rentrée ! De délicieux atermoiements, les réflexions d’Alexandre ne manquent pas d’humour, tout est dans les situations cocasses puisqu’il est d’une maladresse pitoyable dès qu’il lui adresse la parole et cela est assez délicieux. Là où le polar s’invite dans le roman c’est quand la soirée d’anniversaire va avoir effectivement lieu. Le grand frère de Max lui a proposé d’organiser une « murder party » sans que les parents soient au courant et comme de bien entendu, le scénario dérape. Marguerite et son chevalier servant sont enlevés et retenus prisonniers par un dangereux malfaiteur qui projette de les faire disparaître. C’est là où le roman commence à patiner quelque peu. Quelques invraisemblances, des dialogues moins aboutis, une fin un peu bâclée à mon sens, le roman perd de son intérêt et si ce n’était l’humour et le caractère particulier de Marguerite, on oublierait bien vite cette histoire. Mais l’humour et la talent de l’auteur pour mettre en mot les émois de Max sauvent le roman et l’on passe un agréable moment de lecture.

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ImageRoman de Jean Echenoz aux éditions de Minuit.2012

Un titre court comme le roman, une écriture précise et rapide, en quelques pages admirables, Jean Echenoz brosse le portrait d’une femme et quelques hommes emportés par la tourmente de la guerre de 1914. Encore un roman sur cette guerre ? Tout n’a-t-il pas été dit ? Comment écrire encore sur cette période et capter l’attention des lecteurs ? Echenoz a réussi brillamment en nous livrant un roman qui se lit très vite et nous plonge pourtant dans le souffle percutant d’une période de l’histoire où les hommes – et les femmes – ont vécu des chose incroyables. On peut avoir lu « A l’ouest rien de nouveau » d’E. Maria Remarques, « le Feu » de Barbusse, « C’était la guerre des tranchées « de Tardi, avoir visionné « Les Sentiers de la gloire » de Kubrick et pourtant trouver encore un éclairage de plus sur cette guerre qui a marqué l’histoire de l’Europe.

Des premières charges aux sons de la musique en pantalon rouge et képis bleus à la pesante promiscuité du cloaque des tranchées, par un choix de mots judicieux, l’auteur rend l’atmosphère de ces épreuves terribles à travers le parcours singulier de quelques personnages. Une page choisie d’Echenoz , celle d’un bombardement, et l’on est pénétré tout entier de l’incroyable violence de cette guerre devenue encore plus mortelle avec le progrès et générant des blessures effroyables à un rythme industriel. Peu de pages et pourtant on s’attache à ces personnages, on traverse comme eux la guerre et l’on reste comme abasourdi à la dernière page lue. Et la vie continue…




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