Roman de Joëlle Stolz aux éditions Bayard Jeunesse.(collection Estampille) 2005
Suite du premier roman publié en littérature jeunesse de Joëlle Stolz, « Les ombres de Ghadamès ». Revoilà donc Malika, la jeune fille de Ghadamès qui bouscule les traditions et tombe amoureuse d’un bel inconnu que tout le monde dans la ville poursuit. La romancière a imaginé la suite et l’on retrouve avec plaisir la même ambiance exotique, la même langueur des demeures écrasées de soleil où dans la pénombre se meuvent les femmes de Ghadamès. Cette histoire se déroule au XIXe siècle et l’on a aucun mal à imaginer les personnages en songeant aux tableaux de Delacroix, Ingres ou d’autres peintres orientalistes. Mais ce qui est intéressant, c’est ce que provoque Malika par ses prises de position, comment elle enfreint toutes les traditions séculaires pour s’affirmer comme femme libre de choisir celui qu’elle veut aimer. Cette fois-ci, son engagement l’amène à des abandons et des déchirements dont elle mesurera plus tard toute la portée. En acceptant de se marier à Abdelkarim, elle quitte Ghadamès et sa famille pour suivre un homme qu’elle connaît à peine. A dos de chameau dans une caravane de Touaregs, elle tire un trait sur son passé et s’en va vers Tripoli pour découvrir que son mari n’est pas si libre qu’il y parait, engagé dans une mystérieuse confrérie musulmane. En découvrant une certaine liberté, Malika se frotte à d’autres dangers et fait le douloureux apprentissage de la vie de femme.
Un livre qui se lit aisément, la lecture est fluide favorisée par un récit bien organisé, répartis en cours chapitres dans lesquels chaque fois un nouvel élément de l’intrigue survient. On peut se poser quelques questions sur les paragraphes où Mlika rencontre une jeune anglaise et ce qu’elles vont être amené à faire ensemble, tout cela semble se faire si facilement alors que jusqu’ici l’auteur avait pris plus de précautions pour densifier et crédibiliser son récit. La, découverte de traditions (celles de Ghadamès puis celles des Touaregs), les changements de points de vue sont intéressants, on ne s’ennuie pas et le tout reste agréable mais encore une fois, Joëlle Stolz aurait pu approfondir les relations qu’entretient Malika avec Cassandra (l’anlaise) ou le moine-soldat, il reste comme un goût d’inachevé une fois la dernière phrase lue…Même si j’ai apprécié le roman, je le trouve un ton en-dessous du premier.